ENTREPRISE, COMMUNICATION & MOBILITÉ
La communication interne entre l’entreprise, ses collaborateurs et ses clients est un sujet majeur lorsque les travailleurs sont appelés à se déplacer.
A l’heure du numérique et de la nécessité d’être connecté en permanence aux clients, aux collaborateurs, l’utilisation des téléphones est devenue incontournable. Pourtant même si être équipé d’un téléphone connecté est une nécessité son utilisation doit être contrôlée et encadrée, d’autant plus lorsque l’utilisateur est en position de conduire un véhicule automobile.
Le code de la route restreint l’utilisation du téléphone en conduisant à la seule utilisation du Bluetooth du véhicule, décret n° 2015-743 du 24/06/2015. Tout autre utilisation est interdite, exit les oreillettes, les kits piétons etc. En cas d’infraction le conducteur est redevable d’une amende de 135€ et se voit retirer 3 ponts sur son permis de conduire.
Malgré tout l’utilisation du téléphone reste dangereuse même connectée au Bluetooth du véhicule. En effet le danger induit par l’utilisation d’un téléphone ne réside pas dans sa tenue à la main ou dans le fait que, par des oreillettes, le conducteur soit isolé phoniquement de l’extérieur. Non le danger se trouve dans l’occupation de l’esprit et donc dans le partage de taches : conduite et téléphoner. Taches difficilement compatibles.
La problématique du téléphone au volant :
L’utilisation du téléphone au volant multiplie le risque d’accident par trois, par 23 en cas d’envoi de sms. C’est au moment de répondre à un appel que le risque est le plus grand, avec la recherche dans le répertoire. Tous les utilisateurs sont conscients du fait que téléphoner en conduisant, malgré tout l’utilisation du smartphone reste importante. Le monde professionnel, du fait de son besoin de communication, est particulièrement exposé à ce risque.
La CNAMTS, préconise depuis longtemps de ne pas utiliser de smartphone pendant l’acte de conduite. Partant du constat que l’accident de la route reste la première cause de mortalité au travail il s’agit bien de réduire ou, mieux encore, de supprimer le risque. Voilà une équation compliquée pour l’entreprise, coincée entre sa nécessité de pouvoir joindre ses collaborateurs en permanence et d’en assurer l’intégrité physique.
– 31% des conducteurs déclarent lire des sms au volant,
– 61% des conducteurs qui déclarent regarder leurs sms au volant ont moins de 25 ans,
– En 2004 90% des français percevaient comme dangereuse l’utilisation du téléphone. En 2013 ils ne sont plus que 76% à reconnaitre ce risque.
– 1 accident corporel sur 10 est lié à l’utilisation du téléphone portable au volant.
L’utilisation du téléphone augmente de 30% à 70% le temps de réaction du conducteur. A 50km/h la distance parcourue pendant le temps de réaction peut passer de 15 à 25 mètres !
Face à cette situation l’engagement du chef d’entreprise est primordial, c’est sur lui que repose l’obligation de mise en sécurité des travailleurs.
La prévention du risque communication :
Le CISR du 2 octobre confirme l’importance de l’entreprise dans la politique de sécurité routière. Dans cette lutte constante contre le risque routier, qui représente la première cause de mortalité au travail, l’usage du smartphone doit être considéré comme une importante source de risque.
Pour ne rien faciliter l’accident de trajet est un accident du travail et le nombre d’accidents liés à l’usage du téléphone est trois plus important qu’en mission.
Contrairement aux permis du groupe-lourd la réglementation ne prévoit pas d’obligation de formation pour le permis B utilisé à titre professionnel. Les commerciaux, par exemple, passent beaucoup de temps sur la route et ont un besoin de communication important, il en est de même pour d’autres activités tel que les visiteurs médicaux, et bien d’autres encore.
Que peut faire l’employeur face à cette équation entre obligation de sécurité et nécessité de communication ?
Quatre principes de base :
– Fournir au salarié d’un équipement adapté
– Former le salarié
– Organiser les déplacements et/ou les éviter quand cela est possible
– Gérer la communication
Cet ensemble d’actions étant piloté par un référent en charge de la mise en œuvre.
– Fournir un véhicule adapté
Choisir un véhicule équipé d’un système Bluetooth. Avoir une messagerie adaptée du type « je suis au volant… ».
– Former le salarié
Par des actions d’informations et de sensibilisations pour mieux comprendre le risque. Par des exercices pratiques de mise en évidence de l’allongement du temps de réaction consécutif au partage des taches.
– Organiser les déplacements et/ou les éviter quand cela est possible
Interdire l’utilisation du téléphone, professionnel ou privé, en position de conduite. Mettre en place des procédures de communication. Par exemple s’arrêter pour rappeler le correspondant, organiser des tranches horaires dédiées à la communication. Quand cela est possible remplacer les déplacements par des vidéos conférences ou des réunions téléphoniques à partir de téléphones fixes.
– Gérer la communication
Chaque entreprise étant unique les procédures doivent être mises en place selon l’organisation et le métier de chacune. Rechercher et limiter les causes de pression qui pèsent sur le conducteur, pression de l’encadrement, du client, etc.
Conclusion :
Il s’agit de mettre en place un Plan de Prévention complet dans lequel est inclut le risque téléphone au volant. Sans perdre de vue que la performance de l’entreprise ne doit pas en pâtir.
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